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CLINIQUEMENT VÔTRE

CLINIQUEMENT VÔTRE

LES SOINS DE BOUCHE CHEZ LA CLIENTÈLE EN NEUROLOGIE : UNE AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE SOINS SOUS LE SIGNE DE L'APPROCHE COLLABORATIVE

Brosse à dents à succion
Brosse à dents à succion

Tout d'abord, nous désirons préciser que la démarche détaillée sous cette rubrique est actuellement à l'étape de projet.

Plusieurs écrits démontrent l'importance des soins de bouche pour la clientèle hospitalisée en soins aigus, notamment pour contrer les infections, au niveau respiratoire et de l'endocarde, ainsi que les conséquences systémiques comme la contribution aux processus d'athéromatose ou de thrombose. La clientèle hospitalisée en neurologie fait face à des diagnostics variés (accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques, démence, maladie de Parkinson, etc.), ce qui accroît la complexité des soins de bouche. En effet, ces usagers présentent souvent des déficits sensori-moteurs ou cognitifs, de la dysphagie, de la xérostomie (sécheresse excessive de la bouche) reliée à la prise de certains médicaments, à l'utilisation d'oxygène ou à la procédure d'aspiration. Ceci peut entraîner un assèchement ou des microtraumatismes des muqueuses de la cavité buccale.

Dans un premier temps, une recension des écrits concernant les pratiques sur les soins de bouche en lien avec la santé générale a été effectuée ainsi que l'identification des spécificités pour la clientèle en neurologie. Par la suite, un questionnaire a été distribué à l'ensemble du personnel soignant de l'unité de neurologie dans le but de valider l'état de la pratique en matière de soins de bouche en 2011, et ce, à la suite de l'implantation d'outils de transfert de la pratique, échelonnée sur une période de trois ans (2005-2008). Ces outils sont l'évaluation de l'état de la cavité buccale, la roulette de soins de bouche incluant des interventions standards pour quatre types de clientèle et un guide pour le patient et les proches. Des rencontres avec les membres de l'équipe interdisciplinaire (ergothérapeute, orthophoniste, nutritionniste, médecin, pharmacien, dentistes) ont été réalisées afin de clarifier le rôle de chacun en regard des soins de bouche, suivies d'une revue de littérature à cet effet. Par ailleurs, quelques entrevues informelles ont été effectuées avec des patients et leurs proches afin de documenter l'importance accordée aux soins de bouche ainsi que leur satisfaction en regard de ce soin.

En ce qui a trait aux questionnaires complétés par le personnel soignant, il en est ressorti que les patients, principalement ceux en fin de vie, bénéficient davantage de soins de bouche depuis l'implantation des outils de transfert identifiés précédemment. Par contre, le matériel le plus utilisé pour effectuer ces soins demeure le tampon buccal, alors que les écrits démontrent que seul le soin de brossage est optimal.

À la suite de cette démarche, une procédure normalisée a été développée afin de clarifier la conduite pour la réalisation des soins buccaux pour la clientèle de neurologie. Cette procédure permet de faire le dépistage du risque de dysphagie afin d'effectuer les soins de bouche de façon sécuritaire. Le tableau résumant la conduite à adopter avec la clientèle de neurologie a été déposé sur le site Web de l'ORIILL.

La suite de l'optimisation de la pratique spécifique des soins de bouche pour la clientèle de neurologie comprendra des capsules de formation dédiées au personnel soignant et aux membres de l'équipe interdisciplinaire. Une promotion de l'approche collaborative ou interprofessionnelle sera effectuée par le biais de ces formations et lors de l'implantation des nouveaux outils. Un accompagnement clinique sera également prévu tout au long de l'implantation pour soutenir les intervenants dans cette démarche. Nous souhaitons implanter le projet au cours de l'hiver 2013, sur une unité de neurologie de 46 lits. Nous pourrions donc éventuellement partager nos résultats et notre expérience.

> Pour le tableau et une bibliographie complète, consultez le site Web de l'ORIILL

Isabel Nadine
Valerie Richard
Nadine Isabel, ergothérapeute, Hôpital Maisonneuve-Rosemont Valérie Richard, conseillère clinicienne en soins infirmiers, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

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