Volume 7, numéro 2, printemps 2016
Mme Lafontaine a été récipiendaire d’une bourse de maîtrise de l’ORIIM en 2015. Voici un résumé de son projet de stage. Vous pouvez également lire son essai sur le sujet en cliquant ici.
Le processus du don commence par l’identification des donneurs potentiels. Cela passe par la connaissance des critères. Le premier, pour qu’une personne
Selon l’Association canadienne du diabète (ACD), le nombre de personnes atteintes du diabète au Canada aurait doublé entre 2000 et 2010, passant de 1,3 million à près de 2,5 millions (ACD, 2009). L’ACD estime que le nombre de nouveaux cas diagnostiqués entre 2010 et 2020 pourrait atteindre 3,7 millions de personnes. Au Québec, des auteurs estiment à 830 000 le nombre de patients diabétiques, soit plus de 10% de la population adulte. De ce nombre, 250 000 personnes ignorent être atteintes de la maladie (Diabète Québec, 2014). Sachant que des complications importantes, voire mortelles, peuvent être présentes chez 40% des personnes diabétiques, il est alors essentiel d’intervenir efficacement en tant que professionnel de la santé (Diabète Québec, 2011). Plusieurs études indiquent qu’il est difficile pour la clientèle diabétique de vivre avec une maladie chronique, laquelle amène de grands changements dans leur vie (Karakurt & Kaşıkçı, 2012; Schillinger & al., 2002). En effet, plus de la moitié des patients atteints de diabète de type 2 ont de la difficulté à conserver une glycémie dans les valeurs cibles (Harris, 2000).
Selon Thorne, Paterson et Russell (2003), les priorités organisationnelles pour soutenir l’autosoin des personnes vivant avec une maladie chronique tendent à être déterminées par une vision conventionnelle axée sur la gestion de la progression de la maladie et de ses symptômes plutôt que par une interprétation plus compréhensive des défis continuels imposés par les complexités de la vie quotidienne des personnes affectées par la maladie chronique. Par contre, deux méta-analyses comprenant respectivement 47 et 31 études randomisées contrôlées démontrent que ces interventions conventionnelles ne sont pas efficaces à long terme, ne permettant pas l’intégration des différentes activités d’autosoin dans la vie des patients (Minet & al., 2009 ; Norris & al., 2002). Dans cette optique, une nouvelle approche doit donc être envisagée. Certains auteurs confirment d’ailleurs l’importance d’intervenir en considérant l’intégration de l’autosoin chez les patients vivant avec une maladie chronique à partir de leur perspective (Audulv & al., 2012 ; Hörnsten & al., 2011 ; Thorne & al., 2003). Selon Audulv et ses collègues (2012), l’intégration de l’autosoin est définie comme étant un processus dans lequel les activités d’autosoin sont incorporées dans la vie des personnes. Ces activités concernent non seulement celles liées à la maladie (prise de la médication, gestion des symptômes, etc.), mais aussi celles liées à la promotion de la santé (mode de vie sain, exercices physiques, etc.) et celles visant à continuer à vivre malgré la maladie chronique (adapter les activités de loisir, faire face aux pertes causées par la maladie, etc.) (Audulv & al., 2012).
Mon projet de stage s’inscrit dans cette perspective. Ainsi, il vise à développer une démarche d’interventions à partir de l’expérience d’intégration de l’autosoin des personnes vivant avec le diabète. Ce projet se déroulera au CSSS Champlain - Charles-Le Moyne, lequel est chargé d’implanter un nouveau projet depuis peu, soit le Centre d’accompagnement et d’interventions en maladies chroniques (CAIMC). Des entretiens semi-structurés seront effectués avec des patients vivant avec le diabète de type 2. Le modèle d’Audulv, Asplund et Norbergh (2012), portant sur le processus d’intégration de l’autosoin, fournira les assises théoriques pour la création des guides d’entretien. L’analyse des entretiens effectués permettra d’identifier les aspects problématiques vécus par ces patients afin de mettre en place des interventions pour soutenir leur processus d’intégration de l’autosoin. Cette démarche devrait permettre d’élaborer des recommandations quant aux interventions à privilégier auprès de cette clientèle.
Ce projet de stage s’avère novateur du fait qu’il repose sur une vision disciplinaire de l’autosoin, laquelle repose sur l’expérience de la maladie des personnes diabétiques (illness) plutôt que sur une vision biomédicale qui s’attarde principalement à la pathologie (disease) et au traitement (Hornsten & al. 2011). Par conséquent, il devrait contribuer non seulement à l’avancement des connaissances dans la discipline infirmière, mais aussi au développement d’interventions infirmières efficaces pour soutenir le processus d’intégration de l’autosoin de cette clientèle.
Sarah Lafontaine, M.Sc.(c) inf.
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