Le rôle du personnel infirmier auprès d’une clientèle stigmatisée 

Sigle de l’OBNL gagnante

Il y a quelques mois, la Fondation de l’OIIQ a approché tous ses Ordres afin de découvrir dans nos régions respectives un OBNL offrant des services de soins infirmiers à une population spécifique. Le seul critère pour gagner 10 000 $ était que cet organisme devait être un coup de cœur pour les membres du Comité de sélection. Pacte de rue, un OBNL œuvrant dans la ville de Sallaberry-de-Vallefield, a été sélectionné. Cet organisme vient en aide à une population démunie et itinérante, pour qui l’accès aux services de soins de santé est plus difficile. 

Pacte de rue œuvre depuis cinq ans. Des travailleuses et travailleurs de rue proposent des services de tout genre à une clientèle stigmatisée, souvent sans papier, isolée et parfois rejetée par le système de santé pour plusieurs raisons, telles que l’absence de carte d’assurance-maladie, l’absence de domicile fixe. Ce sont parfois des travailleuses et travailleurs du sexe, des personnes consommant de la drogue ou qui ne se présentent pas à des rendez-vous de soins de santé. À noter que trois usagers sont membres du comité clinique.

Les membres du comité de sélection étaient curieux d’en apprendre davantage sur le rôle de l’infirmière. Son mandat a commencé seulement il y a quelques semaines. Elle décrit son approche comme étant bio-psycho-sociale, holistique, humaniste afin de créer une alliance thérapeutique. Elle est soutenue par plusieurs intervenants, tels que des travailleuses et travailleurs de rue, des médecins qui ont le même objectif, soit d’accompagner le patient dans toutes les sphères de sa vie. À la suite d’une entente avec le CISSS de la Montérégie-Ouest, des corridors de service sont offerts dans l’accompagnement du sevrage de drogues et des rendez-vous médicaux. Des dentistes et optométristes collaborent également. L’infirmière est disponible à temps complet pour cette clientèle démunie

Comité de sélection pour le prix OBNL : à l’arrière, à gauche : Danielle Soucy, présidente du Comité des bourses et concours (CBC), Ginette Labbé, conseillère CPCOÉ, Annick Lavallée, conseillère CBC; à l’avant à gauche : Linda Jurick, conseillère-conseil ORIIM et membre-liaison Comité jeunesse, Audrey-Eve Grenon, vice-présidente. Comité jeunesse, Amelia Joucdar, conseillère Comité jeunesse.

Caroline Rancourt, infirmière clinicienne de l’OBNL Pacte de rue                           

De gauche à droite: Claude Théorêt, coordonnateur clinique, Caroline Rancourt, infirmière clinicienne, Steve Hickey, directeur général

De gauche à droite : Marie-Pierre Sarrazin, présidente de l’ORIIM, Ginette Labbé, Comité de sélection, conseillère CPCOÉ, Audrey-Eve Grenon, Comité de sélection, vice-présidente Comité jeunesse, Claude Théorêt, coordonnateur clinique, Caroline Rancourt, infirmière clinicienne, Steve Hickey, directeur général

Prix Innovation infirmière Banque Nationale 2021

Les rencontres prénatales virtuelles : une formule gagnante 

Lorsque la pandémie a frappé en mars 2020, les femmes enceintes et leurs partenaires ont été privés de l’importante ressource de soutien, d’accompagnement et d’enseignement que sont les rencontres prénatales. Au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC), l’équipe d’infirmières en Santé parentale et infantile (SPI) et celle de la Direction des soins infirmiers (DSI) ont vite établi un constat : une nouvelle formule de rencontres prénatales devait être mise en place rapidement pour soutenir les familles dans l’un des moments les plus importants de leur vie.

Une approche repensée                                                                                           

« Dans les semaines suivant la suspension des cours prénataux, l’anxiété des familles a augmenté et elles étaient nombreuses à se présenter à l’accouchement, à l’allaitement et aux soins du nouveau-né moins bien préparées », se souvient Isabelle Savary, conseillère-cadre en soins infirmiers. Afin de continuer de répondre aux besoins, la Direction du Programme Jeunesse et celle des soins infirmiers ont conçu, au printemps 2020, une nouvelle formule de rencontres prénatales, en mode virtuel. Dans ce contexte particulier, une occasion a été saisie : celle de repenser le processus entier de dispensation de ce service, de l’actualiser et d’y intégrer davantage l’approche grâce à laquelle la clientèle est partie prenante d’un processus d’amélioration continue. Isabelle Savary et Carine Ouellette, infirmière clinicienne soutien à la pratique UME-SPI (unité mère-enfant) ont conçu et mis en place cette formule, avec la collaboration des équipes d’infirmières concernées.

Depuis juillet 2020, ce virage technologique permet non seulement d’offrir le service dans un mode d’apprentissage plus contemporain, mais aussi de répondre de façon proactive aux besoins des futures familles, tout en les faisant bénéficier du confort et de la sécurité de leur domicile.

L’infirmière clinicienne au cœur de cette approche 

La conception de cette nouvelle formule et son déploiement ont mis en lumière l’expertise de l’infirmière clinicienne en matière de prévention et de promotion de la santé.

En effet, elle occupe une place prépondérante dans ce projet, tant dans l'identification des besoins spécifiques non couverts par les rencontres prénatales, que par l’animation virtuelle en groupe des rencontres et le soutien individualisé et collectif requis. Elle est amenée à jouer pleinement son rôle dans le volet santé communautaire et santé publique, de façon autonome.

Le désir des infirmières cliniciennes animatrices de répondre aux besoins de la clientèle dans un contexte imprévisible, dès le début de la pandémie, les a amenées à faire preuve de leadership dans les processus d’amélioration continue du service. « Nous pouvons joindre plus de gens en même temps et en toute sécurité malgré la COVID, donc nous utilisons moins d’effectifs, ce qui nous permet de mettre de l’énergie dans d’autres tâches », soulignent les infirmières animatrices.

Des rencontres avec ces dernières sont en cours dans une approche de codéveloppement avec comme objectifs, entre autres, de favoriser l’amélioration continue, d’offrir un coaching et de favoriser le partage des expertises entre elles.

Un accès facilité 

Grâce à ce mode virtuel, un grand nombre de familles participent aux séances et la clientèle de tout le territoire desservi par le CISSSMC est rassemblée dans une même cohorte. Environ 40 à 45 couples par groupe peuvent accéder à toute l’information nécessaire, tout en bénéficiant d’un enseignement interactif multimodal : théorie, exercices pratiques, questionnaire d’intégration, mises en situation, réflexion et partage. La formule aide aussi les femmes enceintes et leurs partenaires à poser des questions aux animatrices en mode privé, selon leur préférence. De plus, les enregistrements des rencontres sont disponibles pour une diffusion en différé afin de répondre à un besoin de visionnement des couples ponctuellement absents.

Pour la période d’implantation allant de juillet 2020 à mars 2021, plus de 200 couples ont participé aux rencontres prénatales, alors qu’une centaine auraient pu y assister auparavant.

Cette formule gagnante, accessible à un plus grand nombre, est sans contredit là pour de bon!

L’équipe d’infirmières du projet « Rencontres prénatales virtuelles » est composée de : 1^re rangée, de gauche à droite : Cristelle Brouillette, chef des programmes Santé parentale et infantile (SPI) et scolaire; Élizabeth Dubé St-Martin, chef des programmes SPI et scolaire (intérim); Élène Perron, infirmière clinicienne animatrice, SPI HRR (Santé parentale et infantile RLS Haut-Richelieu-Rouville) ; 2^e rangée, de gauche à droite : Isabelle Savary, conseillère-cadre en soins infirmiers; Carine Ouellette, infirmière clinicienne soutien à la pratique UME-SPI; Yolaine Michaud, infirmière clinicienne animatrice, SPI CCLM ( Santé parentale et infantile RLS Champlain); Josée Sirois, assistante du supérieur immédiat, SPI HRR (Santé parentale et infantile RLS Haut-Richelieu-Rouville) et Stéphanie Ouellet, assistante du supérieur immédiat, SPI CCLM (Santé parentale et infantile RLS Champlain)

Projet de recherche

Le travail des infirmières et infirmiers canadiens pendant la pandémie de la COVID-19 : Les effets de l’exposition à des événements potentiellement et psychologiquement traumatisants.

Une équipe de recherche sous la direction de la D^re Linda Duffett-Leger, professeure agrégée à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Calgary, mène une étude mesurant les effets de la pandémie de la COVID-19 sur les infirmières et infirmiers canadiens. Cette équipe comprend, pour le Québec, la D^re Christina Doré, instructrice de cours à la Faculté des sciences infirmières Ingram de l’Université McGill. Nous voulons nous assurer que les membres clés de la communauté infirmière partout au Canada connaissent notre étude.

La pandémie a exercé une pression sans précédent sur les infirmières et infirmiers canadiens travaillant dans le système de soins de santé. Ils ont probablement vécu plus d’événements potentiellement traumatisants en raison de l’augmentation de la charge de travail, en particulier pendant cette deuxième vague. Nous voulons mieux comprendre l’impact de la crise de la COVID-19 sur la santé et le bien-être des infirmières et infirmiers afin de procurer un meilleur soutien.

Nous espérons recueillir des données auprès d’un échantillon représentatif d’infirmières et infirmiers de tout le Canada et nous avons besoin de votre aide pour informer de notre enquête les infirmières  et infirmiers (autorisées/diplômées), les infirmières praticiennes et  infirmiers praticiens, les infirmières et infirmiers en santé mentale dans la province du Québec.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’étude et notre équipe, veuillez visiter notre site Web (www.care4nurses.ca/) ou la page Facebook (www.facebook.com/CareforNurses), où nous ferons aussi des mises à jour de l’étude. Nous pensons que vos membres pourraient être intéressées par cette information et collaborer avec notre équipe d’infirmières chercheuses pour mettre en place des ressources.

Si vous souhaitez accéder ou partager notre enquête, utilisez ce lien direct :

https://survey.ucalgary.ca/jfe/form/SV_9uJzWj8VOcIKHY2

Vous pouvez également partager l’enquête grâce à cette publication Facebook :

https://www.facebook.com/CareforNurses/posts/290407382670987

Nous vous serions très reconnaissants de parler de cette importante recherche et de faire savoir aux infirmières et infirmiers que nous nous soucions d’elles et de leur santé. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à poser vos questions.

Cordialement,

Christina Doré, inf., Ph. D., McGill
Co-investigatrice