Volume 13, numéro 1, Hiver 2022
Bonjour,
Pendant le temps des fêtes, j’ai appris une mauvaise nouvelle à propos d’un membre de ma famille. Une nouvelle assez troublante qui a fait les manchettes des journaux. J’ai été envahie par un sentiment de tristesse et de culpabilité par rapport aux actions qu’il a commises. Plusieurs questions m’ont traversé l’esprit : suis-je responsable de ces actions, comment a-t-il fait pour en arriver là? Puis-je réparer l’irréparable? J’ai eu honte d’avoir l’impression que je suis « peut-être passée à côté de quelque chose qui l’a amené à faire ce geste là ». J’aurais donc aimé que personne ne soit au courant, tellement j’avais mal.
Finalement, j’ai fondu en larmes devant mes collègues, tant j’avais honte, que j’étais attristée par cet événement et en colère. Ne pouvant pas dire pour quelle raison, j’ai parlé ouvertement de la COVID et de mon sentiment face à cette pandémie actuelle.
Dans les deux cas, je me sens impuissante, vulnérable, et perdue. En fait, il n’y a aucun mot pour décrire comment je me sens réellement. Peut-être avez-vous déjà vécu une situation similaire à la mienne concernant le geste d’un proche qui glace le sang et dont on ne comprend pas les motivations?
La pandémie, nous la vivons ensemble alors, permettons-nous d’accepter notre vulnérabilité et notre impuissance dans ces circonstances.
Écoutons nos collègues et amis de confiance sans jugement, accueillons nos émotions négatives et prenons le temps de les verbaliser.
Ma situation personnelle m’a fait réaliser l’importance de briser l’isolement et de parler de ses sentiments en cas de situation hors de contrôle. Certes, pour vaincre la pandémie, il faut continuer d’encourager la vaccination, mais nous, les infirmières et infirmiers, nous devons prendre le temps de nous parler, de nous écouter et d’écouter nos collègues.
Avec tout mon amour,
Bonne année 2022
Marie-Pierre
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